L’avion solaire, qui vient de prendre ses nouveaux quartiers sur l’aérodrome de Payerne, effectuera son premier vrai vol d’essai dès la fin du mois de mars, en fonction de la météo.
«En 1910, le premier vol de ville à ville a été réalisé entre Avenches et Payerne, par le «gamin volant» Ernest Failloubaz (17 ans!), à bord d’un Blériot XI.» Un exploit de légende qui a lancé l’ère de l’aviation en Suisse. «Tout est prêt pour que, 100 ans plus tard, toujours à Payerne, Solar Impulse rentre à son tour dans l’histoire», s’est réjoui Michel Roulin. Hier, sur un terrain de l’aérodrome, le syndic de la cité broyarde a officialisé l’installation de l’avion solaire dans son nouveau hangar, propriété du Bureau fédéral d’enquête sur les accidents d’avion (BEAA).
Vol de nuit à fin mai
Dans ce vaste local de 80 mètres de long pour 30 de large, les techniciens ont presque achevé le montage de l’aéronef, transbahuté depuis la base de Dübendorf, où il a été construit, et où il a effectué son premier saut de puce. «Le premier vrai vol aura lieu dès fin mars en fonction de la météo, dit André Borschberg, directeur du projet. L’avion, avec à bord notre pilote d’essai, montera à plusieurs centaines de mètres, avant de faire un premier atterrissage propre. Nous voulons voir comment il se comporte.»
Suivront cinq à sept vols-tests, jusqu’en mai. «Ceci afin d’acquérir un maximum d’informations et de découvrir les potentiels d’amélioration pour construire le deuxième avion» avec lequel l’équipe veut faire le tour du monde par étapes de plusieurs jours. Ces vols-tests seront annoncés 24h à l’avance, et le public pourra venir admirer Solar Impulse, sorti devant son hangar pour recharger ses batteries. A fin mai ou en juin enfin, devrait avoir lieu le premier vol incluant une nuit. Avec un avion si inédit, «nous entrons dans l’inconnu. Il ne faudrait pas être déçu d’éventuels retards», avertit André Borschberg.